• - Le grand démantèlement

    J'entends régulièrement cette critique du Travail : c'est trop réducteur. On dit : "La liberté ne peut pas s'obtenir si simplement !" Ce à quoi je réponds : "Comment savez-vous que c'est vrai ?"
    Jugez votre prochain, notez vos opinions, posez les 4 questions, inversez le tout. Qui aurait pu imaginer que la liberté était si simple ?


    papillon




    Coucher le mental sur papier



    La première étape du Travail consiste à consigner vos opinions à  propos de toute situation stressante dans votre vie, qu'elle soit passée, présente ou future, qu'elle concerne une peresonnee que vous détestez ou dont vous vous préoccupez, quelqu'un qui vous irrite, vous effraie ou vous attriste, ou une personne à propos de qui vous êtes ambivalent ou confus. Notez vos jugements tels qu'ils vous viennent à l'esprit. (Employez une feuille blanche ou, si vous avez accès à internet, rendez-vous au site www.thework.org et cliquez sur la section Do the work. Vous y trouverez le questionnaire The Judge-Your-Neighbor Worksheet [Jugez votre prochain] à télécharger et à imprimer).
    Ne vous étonnez pas  de trouver la tâche ardue. Depuis des milliers d'années, on nous a appris à ne pas émettre de jugements - mais il faut bien l'admettre, nous le faisons sans cesse. En réalité, notre tête en est remplie. Grâce au Travail, nous avons finalement la permission de les exprimer, voire de les hurler, sur papier. Il est possible d'aborder  les pensées, même les plus odieuses, avec un amour inconditionnel.

    Je vous suggère d'écrire au sujet d'une personne - parent, amant, ennemi - à qui vous n'avez pas encore entièrement pardonné. Voilà le point le plus puissant où démarrer. Même si vous lui avez accordé votre pardon à 99%, vous ne serez pas libre jusqu'à ce que votre absolution soit intégrale. Ce un pour cent qui demeure est le lieu même où vous êtes bloqué dans toutes vos autres relations (incluant votre rapport à vous-même).
    Si vous en êtes à votre première investigation, je vous conseille fortement de ne pas écrire sur vous. Si vous commencez en vous jugeant vous-même, vos réponses seront nuancées par un motif et s'accompagneront de solutions qui ne sont pas éprouvées. Le fait de juger quelqu'un d'autre, de passer ce jugement à l'investigation puis de l'inverser est la voie directe menant à la compréhension. Vous serez plus tard en mesure de faire votre autocritique, lorsque vous aurez assez d'expérience pour vous fier au pouvoir de la vérité.
    Si, d'abord, vous pointez du doigt l'extérieur ou mettez le blâme sur lui, alors le point focal est autre que vous, et vous pouvez vous laisser aller sans aucune censure. Nous avons d'habitude des idées assez claires sur ce que devraient faire les autres, sur la manière dont ils sont censés vivre, sur qui ils devraient fréquenter. Notre vision des autres est impeccable, mais pas celle que nous avons de nous-mêmes.
    Le Travail vous permet de percevoir celui ou celle que vous êtes en observant qui vous croyez que les autres sont. Pour finir, vous en viendrez à concevoir que tout ce qui est extérieur à vous n'est qu'un reflet de votre propre pensée. Vous êtes le scénariste, celui qui projette les fictions, et le monde n'est que l'image projetée de vos pensées.
    Depuis le début des temps, les êtres humains ont tenté de trouver le bonheur en modifiant le monde. Cette attitude n'a jamais porté ses fruits, parce qu'elle aborde le problème à l'envers. Ce que le Travail nous donne, c'est un moyen de transformer le projecteur -notre mental- plutôt que ce qui est projeté. La situation est comparable à une peluche sur la lentille d'un projecteur. Supposant que l'écran est défectueux, nous tentons alors de modifier quiconque nous apparaît imparfait. Mais il est futile d'essayer de modifier les images projetées. Une fois que nous comprenons où se trouve la peluche, libre à nous d'en nettoyer la lentille. Ce changement d'attitude marque la fin de la souffrance et le début d'un peu de joie au paradis.
    On me répète souvent : "Pourquoi dois-je juger mon prochain ? Je sais déjà que tout ne relève que de moi ?" Ce à quoi je réponds : "Je comprends. Mais faites confiance au processus. Jugez votre prochain et suivez les instructions élémentaires."
    Voici quelques exemples de gens sur lesquels vous seriez susceptibles d'écrire : mère, père, pouse, mari, enfants, frères ou soeurs, conjoint, voisin, ami, ennemi, colocataire, patron, professeur, employé, collègue de travail, coéquipier, vendeurs, clients, hommes, femmes, sans compter les représentants de l'autorité et Dieu. La plupart du temps, plus le choix est personnel, plus le Travail sera valable.
    Par la suite, plus votre compétence au Travail croîtra, plus vous pourrez sonder vos opinions à propos de questions telles que la mort, l'argent, la santé, votre corps, vos dépendances, et même vos autocritiques. En réalité, quand vous y êtes disposé, vous pouvez noter et examiner toute pensée désagréable qui apparaît en votre esprit. Si vous saisissez que chaque moment stressant est un don qui vous oriente vers votre propre liberté, la vie devient bienveillante ett opulente à l'infini.


    Pourquoi et comment noter sur un questionnaire ?



    Résistez à la tentation de poursuivre sans consigner vos jugements. Si vous tentez de vous livrer au Travail exclusivement sur le plan intellectuel, sans inscrire vos idées sur papier, alors le mental vous déjouera. Avant que vous en preniez même conscience, celui-ci bifurquera vers un autre scénario en vue de corroborer votre première affirmation. Si le mental est en mesure de se justifier très rapidement, l'acte d'écrire est susceptible de le freiner. Une fois que l'esprit est immobilisé, les pensées demeurent stables et l'investigation avance sans entraves.
    Inscrivez vos pensées sans essayer de les censurer. Demeurez en silence, muni d'un stylo, devant une feuille de papier, et attendez. Les mots vont venir. Le scénario va se manifester. Et si vous désirez vraiment découvrir la vérité, si vous n'avez pas peur de voir votre histoire noir sur blanc, l'ego devrait rédiger comme un maniaque. Il s'en fiche ; il n'a aucune inhibition. C'est le jour qu'il attendait tant. Accordez-lui de vivre sur papier. Il espérait que vous marquiez enfin une pause, une seule petite pause, pour lui prêter l'oreille. Il vous racontera tout, comme un enfant. Dès lors, quand le mental se sera enfin exprimé sur papier, vous pourrez investiguer.
    Je vous incite à vous laisser aller : jugez à fond, durement, de façon puérile et mesquine. Rédigez avec la spontanéité d'un enfant qui est triste, furieux, confus ou effrayé. N'essayez pas d'être philosophe, spirituel ou bon. C'est le moment d'être complètement honnête, exempt de toute censure à propos de vos sentiments. Laissez ces derniers s'exprimer sans crainte des conséquences et sans espoir de rétributions.
    Les gens qui s'adonnent au Travail depuis quelques temps sont de plus en plus mesquins sur leur questionnaire en cherchant à découvrir les points de friction qui restent. A mesure que les problèmes se dissolvent, les croyances sous-jacentes deviennent plus subtiles, plus imperceptibles. Il s''agit des derniers petits enfants qui vous interpellent, chacun lançant : "Hé ! Je suis là ! Trouve-moi !" Plus vous vous livrez au Travail, moins vous vous censurez et plus vous appréciez être mesquin, car il devient difficile de dénicher quelque chose qui vous perturbe. Et, pour finir, vous n'arrivez même plus à trouver de problème. Voilà l'expérience de milliers de gens.

    Inscrivez les pensées et les scénarios qui flottent en vous, ceux qui vous font vraiment souffrir - qui sont à l'origine de la colère, du ressentiment, de la tristesse. Pointez d'abord un doigt accusateur en direction de ceux qui vous ont blessé, qui étaient proches de vous, dont vous êtes jaloux, que vous ne pouvez supporter, qui vous ont déçu. "Mon mari m'a quittée". "Mon partenaire m'a transmis le sida". "Ma mère ne m'aimait pas". "Mes enfants ne me respectent pas". "Mon ami m'a trahi". "Je hais mon patron". "Je déteste mes voisins ; ils détruisent ma vie" etc.
    Écrivez sur ce que vous avez lu ce matin dans le journal, sur les gens qu'on assassine ou sur ceux qui perdent leur foyer en raison de la famine ou de la guerre. Parlez de la caissière lourdaude à l'épicerie ou du chauffard qui vous a coupé sur l'autoroute. Chaque scénario est une forme de variation sur un thème unique : ça ne devrait pas se passer ainsi. Je n'aurais pas dû avoir à vivre cela. Dieu est injuste. La vie n'est pas juste.

    Les gens qui ne connaissent pas bien le Travail songent parfois : "Je ne sais pas quoi écrire. Pourquoi devrais-je me livrer au Travail, de toute manière ? Je ne suis fâché contre personne. Je n'ai pas de problème".
    Si rien ne vous vient à l'esprit, attendez. La vie vous offrira un bon thème. Peut-être qu'une amie n'a pas retourné votre appel alors qu'elle était censée le faire et que vous êtes déçu. Peut-être qu'à l'âge de 5 ans, vous avez été puni par votre mère pour quelque chose dont vous n'étiez pas responsable. Peut-être êtes-vous bouleversé ou angoissé par ce que rapportent les journaux ou à l'idée des souffrances en ce monde.
    Consignez sur papier la partie du mental qui affirme ces choses. Vous ne pourrez pas stopper le scénario dans votre tête, peu importe les efforts que vous y mettrez. C'est impossible. Néanmoins, le fait de le coucher sur papier et de le rédiger exactement tel que votre mental vous le dicte, sans oublier votre souffrance, votre frustration, votre rage, votre tristesse, vous permettra de jeter un coup d'oeil à tout ce qui tourbillonne à l'intérieur de vous. Cette agitation aura pris forme dans le monde tangible. Et, pour finir, grâce au Travail, vous y verrez de plus en plus clair.
    Si un enfant s'égare, survient en lui un affolement glacé. Vous égarer au coeur du chaos mental peut s'avérer tout aussi terrifiant.


    Toutefois, en pénétrant le Travail, il est possible d'y découvrir l'ordre et d'apercevoir le chemin du retour. Peu importe la route que vous emprunterez, elle sera jalonnée de repères familiers ; vous saurez où vous êtes. On pourrait vous séquestrer pendant un mois et vous jeter d'une voiture les yeux bandés mais en retirant le bandeau et en apercevant les rues et les édifices, soudain vous reconnaîtrez une cabine téléphonique ou une épicerie et tout reviendrait à la normale. Vous sauriez quoi faire pour retrouver votre chemin. Voilà comment opère le Travail. Si vous abordez le mental avec indulgence, il reconnaîtra toujours le chemin du retour. Il ne comporte aucun recoin où vous resterez égaré ou confus.


    (Source : B.K. dans "aimer ce qui est")

     

    papillons

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