• - Mon père me dénigrait.

    Travail d'investigation sur la pensée "Mon père me dénigrait".

     

    - Mon père me dénigrait.

     


    "Je suis triste parce que mon père me traitait mal et me dénigrait tout le temps. Il aurait dû m'aimer et m'apprécier. Je voudrait qu'il m'aime et qu'il me parle de lui et de ses souffrances. Je ne veux plus jamais avoir à connaître le manque d'amour et d'approbation.

    Katie : "Il me dénigrait tout le temps" : est-ce vrai ?

    "Oui. Et j'en ai beaucoup souffert."

    Katie : Est-ce vrai qu'il te dénigrait tout le temps ? A chaque instant ?

    "Non, pas à chaque instant".

    Katie : Peux-tu te rappeler d'une occasion où il ne t'a pas dénigrée ?

    "Tu veux dire lorsqu'il prenait son petit-déjeuner ou qu'il lisait le journal ?"

    Katie : Oui, c'est un début. Peux-tu te remémorer une fois où il s'est montré gentil envers toi ?

    "Quasiment jamais".

    Katie : Peux-tu retrouver ne serait-ce qu'une seule occasion ?

    "Une fois, il m'a emmenée au zoo. C'était chouette."

    Katie : Donc, "Il me dénigrait tout le temps", est-ce vrai ?

    "Presque tout le temps. La plupart du temps, je dirais".

    Katie : Réponds simplement par oui ou par non. Le mental ne se satisfait de rien d'autre. Il a besoin de savoir ce qui est réel, sans quoi il passe sa vie à essayer de prouver ce qu'il pense, de sorte qu'il n'est jamais en paix. "Il te dénigrait tout le temps" : est-ce vrai ?

    "Non".

    Katie : Et comment réagis-tu quand tu crois qu'il te dénigrait tout le temps ?

    "Ça m'attriste, j'en ai du ressentiment. J'ai le sentiment d'avoir été privée d'une enfance heureuse. Parfois, je suis furieuse contre lui."

    Katie : Qui serais-tu sans cette pensée ?

    "Je me sentirais plus légère. Moins amère. Peut-être que je retrouverais d'autres occasions sympas, comme cette fameuse fois au zoo."

    Katie : "Il te dénigrait tout le temps" : retourne cette phrase.

    "Il ne me dénigrait pas tout le temps".

    Katie : N'est-ce pas un peu plus vrai ?

    "Oui".

    Katie : Nous sommes comme des enfants, ma belle : nous croyons nos pensées, littéralement. Peux-tu trouver d'autres retournements ?

    "Je me dénigre tout le temps. Ça, c'est vrai. Je suis très dure envers moi-même".

    Katie : Oui, ma biche. On s'emmêle tous un peu les pinceaux. "Les pères doivent apprécier leurs filles" : est-ce vrai ? Sur quelle planète ? Certains pères sont tellement déconnectés, tellement pris par la peur d'un futur qui n'existe même pas, qu'ils ne remarquent même pas qu'ils ont une fille devant eux. Ils se soucient tellement du bien-être et de la sécurité à venir de leur fille, qu'ils passent à côté de cette fille.

    "Je me dis quand même qu'il aurait dû m'apprécier".

    Katie : Et que s'est-il réellement passé ? T'a-t-il apprécié ?

    "Non".

    Katie : Alors, c'est cela, la réalité, ma petite chérie, à ce que tu dis. Il ne t'appréciait parfois pas. Peux-tu être absolument sûre qu'il aurait dû t'apprécier ? Peux-tu être certaine que c'était, en fin de compte, la meilleure chose pour toi ?

    "Non, je ne peux pas le savoir".

    Katie : Donc, comment réagis-tu à la pensée "Il aurait dû m'apprécier" ?

    "C'en est au point où parfois j'ai l'impression que je n'arrive même plus à décoller mes pieds du sol".

    Katie : Et qui serais-tu sans cette pensée ?

    "Je crois que je me sentirais bien mieux. Plus légère, je dirais. Je ne me sentirais pas si lourde et si déçue."

    Katie : "Il aurait dû m'apprécier" : retourne cette pensée.

    "J'aurais dû m'apprécier moi-même. Ça, c'est tout à fait vrai."

    Katie : Peux-tu trouver un autre retournement ?

    "J'aurais dû l'apprécier, lui. Mais comment aurais-je pu ? Je n'étais qu'une petite fille qui désirait son amour".

    Katie : Nous ne faisons qu'examiner des possibilités, ma belle. Les petites filles ne possèdent pas de méthode d'investigation. Peux-tu trouver un autre retournement ?

    "Hmm"

    Katie : "Il n'était pas obligé…"

    "Il n'était pas obligé de m'apprécier ?"

    Katie : Alors, ma petite chérie, donne-moi trois raisons pour lesquelles ta vie est meilleure du fait qu'il ne t'a pas appréciée.

    "Trois raisons ? Voyons. Une première serait que je suis devenue très indépendante. C'est quelque chose que j'aime en moi. Deuxièmement, j'ai appris à être très consciente des autres et à apprécier leur présence dans ma vie. Même si je n'ai pas encore réussi cela par rapport à mon père. Troisièmement, je passe davantage de temps avec ma mère. Cela a eu pour effet de nous rendre très proches."

    Katie : Que te disait ton père pour te dénigrer ?

    "Oh, des trucs du style : "Tu me déranges", "Tu ne fais pas cela comme il faut". Des choses de ce genre. Tout le temps. Pardon : souvent.

    Katie : Et t'arrivait-il de ressentir la même chose ?

    "Que veux-tu dire ?"

    Katie : Retourne ces phrases et vois ce que ça donne. "Il me dérange" : est-ce vrai ?

    "Oui, le fait de penser à lui m'empêche de me préoccuper de ma propre vie".

    Katie : Peux-tu trouver d'autres retournements qui seraient encore plus vrais ?

    "Je me dérange moi-même quand je crois qu'il me dérange. Je me fais obstacle à moi-même quand je recherche son amour. C'est tellement vrai."

    Katie : Et l'autre phrase : "Tu ne fais pas cela comme il faut" ? Comment peux-tu la retourner ?

    "Il ne fait pas cela comme il faut. Il n'a pas été un bon père".

    Katie : Pour toi, ma belle. Je soumettrai cela à investigation, plus tard.

    "Je vois bien que je le juge".

    Katie : Voyons ta phrase suivante.

    "Je veux que mon père m'aime et qu'il me parle de lui".

    Katie : Retourne cette phrase.

    "Je veux m'aimer moi-même et me parler de moi-même.

    Katie : T'aimer et te parler, ce n'est pas son affaire et, d'après toi, cela ne l'intéresse pas.

    "En fait, cela fait quelques temps qu'il est déjà mort".

    Katie : Vraiment ? Il semble être encore très vivant aujourd'hui. Revenons à l'époque où tu étais petite fille, d'accord ? Il devrait s'arrêter et te parler de lui. Le lui as-tu demandé ?

    "Non".

    Katie : Les pères devraient être télépathes : est-ce vrai ? Ce que tu dis, ma cocotte, c'est qu'il n'avait aucun moyen de savoir que tu voulais en savoir davantage sur lui ou que tu t'intéressais à sa vie. Les petites filles ne savent pas  comment le demander.

    "C'est vrai".

    Katie : C'est ce travail que nous faisons maintenant et cela peut changer radicalement ta vie. Ce Travail est donc très précieux. Puisque cette petite fille voulait que son père lui parle de sa vie, elle est la professeur qui t'a appris à demander simplement : "Parle-moi de ta vie". Mettons-nous au travail. Que ressens-tu quand tu crois la pensée : "Il devrait me parler de sa vie", et que tu ne le lui demandes pas, et qu'il ne te dit rien ? Regardons cela.

    "Je l'ai jugé et je lui ai donné tous les torts".

    Katie : Donc, comment as-tu vécu en croyant cette pensée ?

    "En fait, je l'ai à peu près éliminé de ma vie. Il n'avait quasiment plus aucun moyen de se rapprocher de moi, puisque j'avais déterminé dans ma tête qu'il ne le ferait pas".

    Katie : Et ça te faisait quoi de te retrouver orpheline de père, durant les années précédant son décès ?

    "Je me sentais isolée. Froide".

    Katie : C'est ainsi que de nombreuses personnes décrivent la mort.
    Peux-tu trouver une raison de renoncer à la pensée : "Je veux qu'il me parle de ma vie" ?

    "Oui. Parce qu'elle me fait souffrir et ne me vaut que des souffrances".

    Katie : Qui serais-tu sans cette pensée ?

    "Je serais plus vivante, dans le moment présent, d'instant en instant, et je n'hésiterais pas à demander ce que je veux".

    Katie : "J'aimerais qu'il me parle de sa vie" : retourne cette phrase.

    "J'ai envie de me parler de ma propre vie".

    Katie : C'Est-ce que nous faisons précisément maintenant. Nous nous penchons sur ta vie intérieure, sur ton enfance avec ton père et sur la façon dont tu l'as abandonné. Ce n'est pas lui qui t'a abandonné. C'est le conraire. Tu ne lui as pas demandé ce que tu voulais.

    "Oui".

    Katie : Maintenant, tu peux le faire. Regardons la phrase suivante.

    "Mon père ne devrait pas mal me traiter. Il devrait me parler de ses souffrances".

    Katie : Est-ce vrai ?

    "Non. Pas avec le point de vue que j'ai désormais. Je vous bien qu'il aurait effectivement dû me traiter comme il l'a fait, puisque c'est ainsi qu'il a agit : c'est tout ce qu'il parvenait à faire. Il n'avait pas à me parler de ses souffrances, puisqu'il ne l'a pas fait".

    Katie : Retourne ta phrase.

    "Je ne devrais pas mal le traiter. Je devrais me parler à moi-même de ses souffrances. Oui ? C'est dur à entendre, mais c'est réellement plus vrai. Je vois bien comment je l'ai traité. Pas étonnant qu'il ne se sentait pas proche de moi. Je me fermais à lui quand il n'était pas d'accord avec moi ou qu'il ne me donnait pas ce que je voulais. Je viens de revoir l'expression blessée que prit un jour son visage : j'avais environ dix ans, j'étais froide, celle qui sait tout. Pas étonnant qu'il n'ait pas eu envie de partager ses souffrances avec moi".

    Katie : Peux-tu trouver un autre retournement ?

    "Je ne devrais pas mal me traiter. Je devrais me parler à moi-même de mes douleurs".

    Katie : Est-ce aussi vrai, voire davantage, que l'autre phrase ?

    "Oui. Je vois bien le mal que je me suis fait en me privant de mon père. Je considère même que les autres hommes sont tous comme ce que je croyais qu'il était. Je m'en veux tellement. Combien de temps ça dure ?"

    Katie : Pas très long, ma chérie. Pour l'instant, tu fais du tri. Sois douce envers toi-même et poursuis.

    "Mais j'étais tellement égoïste !"

    Katie : Tu étais une petite fille qui croyait ce qu'elle croyait. Nous vivons nos vies en fonction de ce que nous croyons. Les pensées peuvent s'avérer très douloureuses, aussi longtemps qu'elles ne sont pas mises en doute : or c'est justement ce que tu fais en ce moment.

    "Ouais".

    Katie : C'est de cela qu'il s'agit : regarder attentivement les choses, afin de voir la part que tu y as prise. C'est ainsi que la souffrance est créée, découverte puis défaite.

    "Oui".

    Katie : Voyons la suite.

    "J'ai besoin que mon père m'aime".

    Katie : "Ton père ne t'aimait pas" : est-ce vrai ? Est-ce que cela a jamais été vrai dans ta vie ?

    "Non. Je m'en rends compte maintenant. Les choses allaient bien, pour moi, même plus que bien. Il m'aimait".

    Katie : Comment réagis-tu quand tu crois la pensée "Mon père ne m'aime pas" ? Comment as-tu réagi, petite fille ?

    "Je me suis faite toute petite et je n'ai pas vu que j'avais tout cet amour en moi. Et je ne parvenais pas à voir son amour pour moi. C'est étonnant. Je le découvre aujourd'hui pour la première fois.

    Katie : Qui serais-tu, en tant qu'adulte, sans la pensée "Mon père ne m'aime pas" ?

    "Je serais juste moi-même. Je serais libre, vraiment. Ce serait tellement plus facile de l'aimer.

    Katie : Peut-être que tu  ne lui ferais plus obstacle, dans le but de manipuler son amour. Retournons cette phrase.

    "Je ne m'aime pas. Oui, c'est beaucoup plus vrai".

    Katie : Peux-tu trouver un autre retournement ?

    "Mon père m'aime. Oui, je le réalise maintenant. Ça me donne envie de pleurer, de bonnes larmes."

    Katie : C'est quelque chose que tu peux librement faire chez toi, ma cocotte. Assois-toi, les yeux fermés, et repense à lui, à sa façon de t'aimer, depuis tes premiers souvenirs jusqu'à l a dernière fois où tu l'as vu. Laisse remonter tous les souvenirs possibles. Regarde-le sans superposer ton histoire, avec l'esprit ouvert. Fais cela durant quelques jours et, tout en le visualisant, écris les croyances qui te dérangent, s'il y  en a, et offre à nouveau une place à ton père dans ton cœur. Si tu ressens la moindre douleur, du malaise ou de la confusion, en lien avec lui, soumets tes pensées et mène une existence heureuse. Quand tu en auras terminé, chaque fois que tu penseras à lui, ce sera comme une visite toute de douceur. Tu commences à prendre conscience que tu aimes ton père de tout ton cœur et que tu ne parvenais pas à l'exprimer quand tu étais enfant. Nous sommes tous des enfants quand nous croyons ce que nous pensons de notre père. Ton père ne t'a pas aimé de la façon dont tu l'aurais voulu, ce qui ne signifie pas qu'il ne t'a pas aimé. Comment t'aimer toi-même, comme te "paterner" toi-même : voilà ce que tu apprends en ce moment même. C'est déjà un début.

     

    (Source : J'ai besoin que tu m'aimes, est-ce vrai ? de B.K.)



     

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